Le cinéma Concorde, une joyeuse institution nantaise depuis 1917.

Le cinéma historique de Chantenay

La voiture de Back To The Future (la Mac Delorean pour les fans) pourrait surgir de la façade du cinéma en octobre 1917, rien ne serait si différent.

Il y un siècle se tenait, à l’endroit précis de l’actuel Concorde, une salle de bal qui abritait, au gré des artistes qui y défilaient, des spectacles de cabaret et des pièces de théâtre.
C’est là où la population ouvrière du bas chantenay venait se divertir le week end après avoir travaillé de dures journées aux Fonderies Dejoie, aux Chantiers Navals ou encore aux Tanneries. 

Fin 1916, un militaire démobilisé, père de famille, a l’idée, pour arrondir ses fins de mois, d’installer un système de projection baptisé “le cinématographe” dans l’arrière salle du dancing. Il faut dire que cette invention faisait alors fureur “à la ville”, c’est-à-dire à Nantes, puisque Chantenay-sur-Loire était encore une commune libre !

Un drap blanc tendu pour écran, quelques tables, des bancs et beaucoup de muscadet : une maison de cinéma et de divertissement était née à l’Ouest de Nantes pour apporter une bulle de légèreté à la population malmenée par le fracas de la guerre. 

Personne n’aurait pu prédire que la maison resterait debout, qu’elle traverserait le siècle toujours en tant que cinéma et toujours gérée par des indépendants !

Survivant à la première guerre mondiale, à la seconde, au temps des vaches maigres, à l’avènement des multiplexes puis s’accommodant de la mode des cassettes HS pour prendre la vague du streaming, cette maison de plaisirs culturels a inventé la recette  du CinéPop et de la Décon’engagée, là ou les films Populaires croisent les films d’Art et Essai dans une cinéphilie décontractée.

Bientôt avec plus d’espace, nous reviendrons aux sources du lieu en le façonnant avec vous !

Remontez le fil de l’histoire du cinéma Concorde

1917 – Salle de bal 
A l’origine, c’est Madame Pellerin qui divertit tout le faubourg Chantenaysien dans sa salle de bal plantée à l’angle de la rue de la Convention et du boulevard de l’Égalité. Fin de l’année 1916, le dancing qui accueille aussi à l’occasion des spectacles de théâtre et de cabaret, prend un tour nouveau. Un soldat démobilisé qui possède un “cinématographe” propose de faire des projections le dimanche après le dancing, sur un simple drap blanc tendu. Les bancs et les chaises se multiplient pour profiter de la nouvelle attraction à la mode.
👀 On appellerait ça aujourd’hui un tiers lieu culturel !
1918 – Le Grand Cinéma National
Succès grand format ! Les propriétaires reprennent l’idée à leur compte : le Grand Cinéma National est né, il compte 1 000 places qui se répartissent entre la salle 1, 2 et 3 de l’actuel concorde ! C’est un lieu 100% cinéma. Le nombre de sièges baissera à 600 pour faire place à plus de confort.
👀 Au terme de son actuelle transformation le concorde comptera un peu plus de 700 places !
1934 – Le Moderne
Changement de propriétaire et toujours indépendant, le cinéma fait Front Pop et passe le “Mur des Fédérés” pendant plusieurs semaines. 
👀 Une posture militante inscrite dans l’ADN du concorde
1939- 1945 Tenir et soutenir
Baisse des projections, spectacles solidaires pour réunir des fonds en soutien aux prisonniers de guerre, programmation policière et policée, Le Concorde survit.
Année 50 – Le Boom des cinés de quartier
Le Select, Le Palace, Le Colysée, Le Bretagne, le Pax… On ne va pas tous les citer et d’ailleurs ils ont presque tous fermés mais une vingtaine de cinémas indépendants à Nantes permettent aux habitants de chaque quartier de se distraire ! Et malgré l’arrivée de la télé dans les années 60, le ciné reste le loisir le plus populaire. On note que, déjà à l’époque, 6 salles ferment dans les quartiers. 
👀 Le concorde est le dernier cinéma indépendant à l’Ouest de Nantes.
Année 70 – Naissance du Concorde
Le cinéma prend son nom actuel et devient un complexe multisalles indépendant et décomplexé. Fauteuils club et nouvelle formule orientée cinéma Art et Essai (festival, conférence, séance privée…) lui valent de résister à la déferlante des gros multiplexes.  On célèbre le cinéma français et ses stars : Gabin, Morgan,  viennent jusqu’au Concorde soutenir les sorties. 
👀 Plus de 100 évènements et rencontres sont organisés au Concorde chaque année !
Années 80 – Le contre-courant s’installe au Concorde. 
La nouvelle vague est à bout de souffle. Les nouveaux propriétaires du Concorde – Laurence et Gérard Clochard qui ont racheté le Cinéma Concorde avec toutes leurs économies et un bon coup de folie, dépoussièrent la cinéphilie avec une programmation qui alterne films populaires de qualité avec une programmation plus déjantée de Midnight Movies, séances où sont diffusés les films plus punks, le tout dans une posture rassembleuse :  Entrer, Voir, Discuter.
Années 2020 – La métamorphose
Fanny et Sylvain Clochard sont les nouveaux directeurs et projettent une nouvelle métamorphose du Concorde avec un agrandissement et la diversification des activités proposées : spectacles, activités collectives, bars. Un retour aux sources pour faire vibrer les racines du #quarentequatremillecent : s’amuser, partager, résister.

La Visionneuse back to le concorde

Jeanne Moreau au Concorde - Nantes
Jeanne Moreau au Cinéma Le Concorde – Nantes
Jean-Luc Godard au Concorde - Nantes
Jean Luc Godard répond aux questions du public au Concorde – Nantes
Festival de Cannes - Concorde Nantes
Souvenir de l’un des premiers Festival de Cannes – Le Concorde – Nantes
Les Cent ans du Concorde célébrés au Square Prinquiau, ici avec Sylvain et Gérard Clochard.
Jean Pierre Léaud, acteur fétiche de la nouvelle vague invité au Concorde - Nantes
Jean Pierre Léaud, acteur fétiche de la nouvelle vague invité au Concorde – Nantes
Virginie Efira et Vincent Lacoste invités au Concorde dans le Festival SummerCamp.
François Ruffin et Gilles Perret pour le film J'veux du soleil. Concorde - Nantes
François Ruffin et Gilles Perret pour le film J’veux du soleil. Concorde – Nantes