Une collaboration inédite pour comprendre le cinéma indépendant en le fabriquant sur du temps long
LA SERIE DU CINE OU LSDc COMME L’APPELLENT LES FILMEURS, A SORTI SES PREMIERS EPISODES EN SEPTEMBRE 2022. UN DISPOSITIF AMBITIEUX POUR EMBARQUER LES 18/25 DANS LE SILLON DE LEURS RÊVES PROFESSIONNELS.
Joëlle Touitou, réalisatrice et coordinatrice du projet Les Filmeurs dans l’association PAN !
CC : Comment est née l’idée des Filmeurs ?
Joëlle Touïtou : Dans la cuisine du Concorde ! Autour d’une discussion informelle !
Comme beaucoup d’acteurs culturels à Nantes, j’ai trouvé refuge au Concorde quand je suis arrivée ici avec l’idée de proposer un projet de films collaboratifs que j’avais expérimenté à San Francisco.
Ainsi, quand il s’est agi de répondre à l’appel à projet lancé par le CNC pour rapprocher les jeunes des salles de cinéma, Sylvain a eu l’idée d’intégrer de la vidéo en complément du projet de média lab Les Pipelettes. Il m’a contacté dans le cadre de l’association de Films Collaboratifs PAN! pour imaginer un dispositif. Au début nous voulions juste documenter le projet des Pipelettes et très vite nous avons réalisé qu’il y avait plus à dire. On a eu cette idée ambitieuse d’accompagner la réalisation d’une web série documentaire par des jeunes. Ce format nous est apparu comme le plus adapté car très libre et laissant une large part à l’invention, il hybride plein de genres et de formes de narrations !
CC : Quel est le sujet de la web série documentaire des Filmeurs ?
JT : Les coulisses d’un cinéma indépendant ! Programmation, lien avec les distributeurs, accueil des réalisateurs, organisation des débats : le métier d’exploitant est bien plus varié et passionnant qu’il n’y paraît depuis l’extérieur des salles de projection ! Par exemple, l’idée “d’aller faire ses courses à Cannes” nous a paru être une image/porte qui ouvre l’imaginaire mieux que des longs discours pour expliquer qu’un exploitant de salles indépendant est d’abord un curateur-programmateur.
CC : Comment s’organise la production ?
JT : Au niveau de l’écriture, les jeunes sont sollicités comme un pôle de scénaristes à l’intérieur d’un séquencier thématique déjà écrit. Nous jalonnons aussi ce parcours de master class pour renforcer les compétences techniques. Au niveau de la production pure, Le Concorde a entrepris de se doter d’un studio. Donc petit à petit nous disposons de moyens de plus en plus pro pour filmer et monter.
CC : Qui sont les Filmeurs ?
JT : C’est un petit groupe de 8 Filmeurs, parité garçon /fille ! souvent passionnés de cinéma, parfois en école de cinéma mais aussi en année de césure pour se réorienter. Le projet leur permet de garder du lien en attendant et de construire leur portfolio.
CC : Où en êtes vous du projet ?
JT : Nous avons filmé presque 2 épisodes. La série en comporte 8. Nous commençons la post-prod et prévoyons la sortie des deux premiers épisodes en septembre.
CC : Ou sera projeté la série ?
JT : Un lancement sur la chaîne Youtube et les écrans du Concorde, une première je pense, la naissance d’un modèle hybride ciné-série !